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La psychologie comportementale s’intéresse à certaines habitudes et certains réflexes. Elle les étudie pour mieux les comprendre et les expliquer. Aujourd’hui, nous souhaitons mettre l’accent sur une attitude courante quand nous sommes au volant.
Ce n’est pas un secret, la conduite est souvent le théâtre de réactions émotionnelles intenses, parfois surprenantes, comme le fait de s’insulter soi-même ou d’insulter les autres conducteurs. Ce comportement est loin d’être rare. Mais peut-il être le reflet de quelque chose d’autre que d’un simple agacement ? Qu’en pense la psychologie comportementale ?
Au volant, notre comportement change
Nous ne sommes pas les mêmes personnes à l’extérieur de notre véhicule qu’à l’intérieur. Et la psychologie nous l’explique. Cela vient effectivement de la voiture en elle-même. L’environnement est fermé et donne un sentiment d’anonymat.
Cette combinaison donne l’impression d’être invisible et puissant, ce qui libère des émotions que nous contenons habituellement dans d’autres contextes sociaux. Ainsi, les insultes et gestes hostiles deviennent des expressions spontanées et peu filtrées de notre état intérieur.
Le véhicule agit comme un espace privé où les frustrations de la vie quotidienne trouvent une issue. L’absence de témoins directs ou d’interlocuteurs, en outre, renforce la situation. Nous avons moins peur des conséquences sociales et légales.
En psychologie sociale et comportementale, nous parlons de désindividualisation et d’illusion d’invulnérabilité. Sur Psychologues-Adeli, nous apprenons que l’habitacle agit comme une carapace isolante.
Psychologie : l’agressivité au volant
Puisque l’habitacle agit comme une bulle privée, la psychologie comportementale nous apprend qu’il réduit l’autocontrôle. Les automobilistes se sentent à l’abri et invisibles. C’est pourquoi ils peuvent soudainement avoir des comportements qu’ils n’auraient pas en d’autres lieux.
L’absence de conséquences sociales immédiates encourage une expression plus libre et souvent plus violente des émotions. Mais ces insultes peuvent venir, également, du stress, de l’impatience et de la frustration. Ce sont des facteurs de comportements agressifs.
Cette combinaison favorise une agressivité verbale intense, même si elle ne se traduit pas toujours par des actes physiques. Par ailleurs, la déshumanisation des autres conducteurs (que nous percevons comme des obstacles plutôt que comme des personnes) facilite la justification des insultes et gestes agressifs sans culpabilité.
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Tout cela explique la révélation de traits de personnalité latents. C’est du moins ce que nous explique Nicolas Guéguen, chercheur en psychologie sociale. Il parle d’un effet Dr Jekyll et Mr Hyde : des personnes calmes deviennent agressives dès qu’elles prennent le volant.
Comment gérer sa colère au volant ?
Bien que les insultes au volant puissent sembler inoffensives, elles peuvent nuire à la santé émotionnelle et augmenter le stress. Pour mieux gérer cette colère, les psychologues recommandent plusieurs stratégies.
Pendant la conduite, n’hésitez pas à faire des exercices de relaxation. Écoutez également de la musique calme et apaisante. Il ne faut pas voir les autres conducteurs comme des ennemis. N’interprétez pas leur comportement comme des attaques personnelles.
L’objectif est d’apprendre à canaliser ses émotions plutôt que de les réprimer, afin de préserver son bien-être et d’assurer une conduite plus sûre.
Si la psychologie sociale et comportementale étudie ces comportements, c’est pour mieux les régler. Il est possible de savoir mieux gérer ses émotions. Prenez alors conscience que les autres conducteurs existent. Ce sont des personnes comme vous, qui ressentent aussi du stress et de la frustration.
