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Si l’eau du robinet, en France, est de bonne qualité, de nombreux contrôles s’assurent régulièrement qu’elle ne présente aucun danger. Or, parfois, les résultats des études sont si préoccupants que les autorités demandent aux citoyens de stopper leur consommation immédiatement.
C’est exactement la crise sanitaire à laquelle doivent faire face les habitants de la région de Saint-Louis, dans le Haut-Rhin. En cause : une contamination de l’eau du robinet par des PFAS, des « polluants éternels ». Ces derniers ne se retrouvent pas dans l’eau par hasard. En grande majorité, ils viennent de l’utilisation de mousses anti-incendie à l’aéroport de Bâle-Mulhouse.
Eau du robinet : onze communes sous restriction sanitaire
Depuis le 5 mai 2025, un arrêté préfectoral interdit la consommation de l’eau du robinet pour les personnes sensibles (nourrissons jusqu’à deux ans, femmes enceintes, femmes allaitantes et personnes immunodéprimées) dans onze communes de l’agglomération de Saint-Louis.
Cette mesure de précaution, en vigueur jusqu’au 31 décembre 2025, vise à limiter l’exposition à ces substances chimiques, dont la concentration dépasse la limite de 0,1 µg/l. Ces onze communes sont les suivantes : Bartenheim, Blotzheim, Buschwiller, Hégenheim, Hésingue, Huningue, Kembs, Neuwiller, Rosenau, Saint-Louis et Village-Neuf.
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Cette interdiction de consommer l’eau du robinet concerne environ 3 000 personnes dans ces communes. Cela représente environ 5 % de la population. En revanche, pour tout le monde, l’eau du robinet est utilisable pour la cuisson, l’hygiène et le ménage.
Quand l’aéroport pollue l’eau du robinet
Si l’eau du robinet contient des polluants éternels, c’est parce que les nappes phréatiques sont contaminées. Or, cette contamination vient de l’utilisation de mousses anti-incendie qui contiennent des PFAS sur le site aéroportuaire.
Si cette utilisation par les pompiers a cessé depuis 2017 (haut-rhin.gouv.fr), les polluants sont toujours là. La raison à cela est simple : les PFAS ne se dégradent pas facilement. En effet, ce sont des substances chimiques stables. De ce fait, elles ne disparaissent pas rapidement.
Cela fait presque deux ans que cette contamination de l’eau du robinet est connue. Entre-temps, les forages les plus pollués ont fermé, tandis que les contrôles étaient plus nombreux et rigoureux. Malheureusement, les concentrations de PFAS restent au-dessus des seuils réglementaires.
Pour y remédier, l’agglomération de Saint-Louis prévoit la mise en place d’unités mobiles de filtration dans l’immédiat, puis la construction de trois usines de traitement spécifiques à moyen terme.
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Le coût de ces investissements serait de 4 millions d’euros, avec une participation de l’EuroAirport, mais le financement reste à préciser. Les élus locaux insistent sur la nécessité d’appliquer le principe du « pollueur-payeur ». Ils estiment effectivement que l’aéroport doit assumer la majeure partie des surcoûts, afin de ne pas pénaliser les habitants par une hausse du prix de l’eau (Rue89Strasbourg).
Les autorités sanitaires suivent de près cette crise sanitaire
Les services de l’État, l’ARS Grand Est et la préfecture du Haut-Rhin poursuivent les contrôles et accompagnent la collectivité dans la gestion de cette crise. Des analyses régulières de l’eau et des mesures de réduction des sources de pollution sont en cours.
En outre, les habitants ont désormais accès à un numéro vert. Ils peuvent le joindre pour poser des questions et en savoir plus sur la situation concernant l’eau du robinet. Le numéro est le suivant : 09 69 393 276 (Agglo-Saint-Louis).
Ainsi, cette crise sanitaire nous rappelle que, même en France, nous n’échappons pas à des problématiques concernant l’eau du robinet. La présence de polluants éternels en est une de taille.
